mardi 17 janvier 2012

Retour aux sources.

L'intitulé polysémique de cet article voudrait ou plutôt pourrait tout dire. J’avoue que même, si au fond de moi, j’étais persuadé qu’à terme, j’allais revenir travailler dans ma ville de formation, je ne pensais pas y revenir si vite. L’occasion n’en est que plus belle puisque, quoi de mieux que d’aller relever un nouveau défi chez soit ? Tout est réuni si parfaitement que je le croirais uniquement lorsque j’effectuerai mon premier jour de travail d’ici un mois et demi environ.

Il y a donc des opportunités que l’on ne contrôle pas au départ, mais que l’on réceptionne avec engouement tout en se concentrant aussi profondément qu’efficacement pour savoir comment la gérer. Enfin, l’objectif, et c’est cela que l’on retient, est de la concrétiser.

MSH
Par conséquent, avec la très probable obtention d’un nouveau contrat dans un nouvel établissement, je pense que je peux être satisfait du travail que j’ai pu effectuer jusqu’à maintenant, de mon implication et application lors de ma formation théorique (cours) et pratique (les stages), mais aussi de ma volonté à trouver un poste rapidement après mon diplôme (en l’occurrence, au SHD). Tout cela réuni, m’a permis et me permettra, je l’espère, d’avancer dans ce métier d’archiviste.

jeudi 5 janvier 2012

Tour d'horizon (ou croquis panoramique).

Peut-être que je suis fasciné par des trucs totalement futiles mais peu importe, j’en ferais un article, aussi court soit-il. Ainsi, voici dans le langage militaire, un « Tour d’horizon », tout est dit mis à part la longueur d’un tel document : 2,80 mètres. La très grande précision de ce panorama est assez remarquable.


Tous les jours, je découvre depuis le début de mon expérience archivistique, des documents qui m’interpellent non pas seulement par leur fond, mais aussi et surtout par leur forme, car c’est toujours celle qui frappe au premier coup d’œil lorsqu’elle sort de l’ordinaire. 

mercredi 4 janvier 2012

Dépaysement et exotisme.

J’ai remarqué que les archives, du moins celles qui traitent de sujets aussi lointains géographiquement que temporellement, avaient sur moi un effet dépaysant, presque thérapeutique. En m’éloignant du « terre à terre » administratif et contraignant, elles me rapprochent d’un exotisme auquel j’avais gouté au cours de mes études de Lettres, l’exotisme méridional et oriental vu, entre autres, chez André Gide ou Joseph Conrad. L’heureux hasard fait que le fonds sur lequel je travaille depuis maintenant 2 mois a pour contexte la Syrie sous mandat français dans les années 20’.


Je me laisse alors transporter, presque 100 ans en arrière, au fil des dossiers à travers ce territoire syrien, ses villages, ses tribus et ses conflits. J’ouvre un carton et je me retrouve en Haute Djezireh près de la frontière turque puis, en ouvrant un autre carton, je file vers l’ouest pour rejoindre Alep d’où je me laisse glisser jusqu’à Damas et ses environs jusque dans les hauteurs du Djebel Druze au sud du pays. 
Je me suis donc mis à relire Conrad, car c’est une opportunité et un plaisir de pouvoir lire ce que l’on veut et pour soi uniquement et non pour préparer une dissertation ou des partiels de fin de semestre.

« Ils frémissaient à la pensée des rudes labeurs et menaient des existences faciles et précaires, sans cesse à la veille d’un renvoi, sans cesse à la veille d’un engagement ». 
         Lord Jim, de Joseph Conrad (Paris, Flammarion, 1996), p.58

classer...déclasser.

J’m’énerve, j’m’énerve, mais bien sur que j’m’énerve ! Il n y a d’ailleurs qu’un archiviste pour s’énerver sur un tel sujet. C’est quand même dingue, on classe, on fait ça très souvent oui, c’est notre boulot dans le fond, mais pourquoi ? Eh bien, pour offrir aux lecteurs (chercheurs, historiens, étudiants, généalogistes…) des outils de recherche et des documents ordonnés, ce qui est censé faciliter leur travail.
Il y a deux types de classement chronologique : croissant (du plus récent au plus ancien) ou décroissant (du plus ancien au plus récent). Ce dernier d’ailleurs est celui qui, d’un point de vue historique, apparaît le plus logique.
C’est une logique qui n’est pas celle du lecteur qui cela dit, n’en a peut-être pas. Non, le lecteur ne cherche pas à comprendre. Il y a soit celui qui semble avoir compris, qui par exemple, glisse les deux rapports n° 14 et 15 du 17 et 23 juillet 1919 avant le n°16 (ordre croissant donc) sans avoir remarqué que les rapports allaient décroissant, c'est-à-dire du n°112 au n°1 par exemple, du plus récent au plus ancien en fait. Soit il y a celui qui ne cherche même pas à comprendre puisqu’il n’en a rien à f……, et ces deux documents, il préfère les remettre sur le dessus de la pile, il referme le dossier, le carton, merci, au revoir, avec le sourire c’est pire.


En somme, ça nous donne des dossiers classés anarchiquement ou tout simplement, déclassés. De ce constat naît un paradoxe. Si l’on classe ces archives, c’est pour qu’elles soient communicables, exploitables, lues, traitées, etc. Sinon, pourquoi les classer ? Pourquoi les communiquer ? J’avoue que mon raisonnement s’approche d’un sophisme à l’envers du style le lecteur déclasse, or tu es un lecteur, donc tous les lecteurs déclassent. Mais quand on s’agace, tout seul, face à un fonds de plus de 200 cartons, on a besoin d’avoir un « souffre douleur ». Alors on en idéalise un, typique, et il nous terrorise.