mercredi 4 janvier 2012

Dépaysement et exotisme.

J’ai remarqué que les archives, du moins celles qui traitent de sujets aussi lointains géographiquement que temporellement, avaient sur moi un effet dépaysant, presque thérapeutique. En m’éloignant du « terre à terre » administratif et contraignant, elles me rapprochent d’un exotisme auquel j’avais gouté au cours de mes études de Lettres, l’exotisme méridional et oriental vu, entre autres, chez André Gide ou Joseph Conrad. L’heureux hasard fait que le fonds sur lequel je travaille depuis maintenant 2 mois a pour contexte la Syrie sous mandat français dans les années 20’.


Je me laisse alors transporter, presque 100 ans en arrière, au fil des dossiers à travers ce territoire syrien, ses villages, ses tribus et ses conflits. J’ouvre un carton et je me retrouve en Haute Djezireh près de la frontière turque puis, en ouvrant un autre carton, je file vers l’ouest pour rejoindre Alep d’où je me laisse glisser jusqu’à Damas et ses environs jusque dans les hauteurs du Djebel Druze au sud du pays. 
Je me suis donc mis à relire Conrad, car c’est une opportunité et un plaisir de pouvoir lire ce que l’on veut et pour soi uniquement et non pour préparer une dissertation ou des partiels de fin de semestre.

« Ils frémissaient à la pensée des rudes labeurs et menaient des existences faciles et précaires, sans cesse à la veille d’un renvoi, sans cesse à la veille d’un engagement ». 
         Lord Jim, de Joseph Conrad (Paris, Flammarion, 1996), p.58

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