mercredi 4 janvier 2012

classer...déclasser.

J’m’énerve, j’m’énerve, mais bien sur que j’m’énerve ! Il n y a d’ailleurs qu’un archiviste pour s’énerver sur un tel sujet. C’est quand même dingue, on classe, on fait ça très souvent oui, c’est notre boulot dans le fond, mais pourquoi ? Eh bien, pour offrir aux lecteurs (chercheurs, historiens, étudiants, généalogistes…) des outils de recherche et des documents ordonnés, ce qui est censé faciliter leur travail.
Il y a deux types de classement chronologique : croissant (du plus récent au plus ancien) ou décroissant (du plus ancien au plus récent). Ce dernier d’ailleurs est celui qui, d’un point de vue historique, apparaît le plus logique.
C’est une logique qui n’est pas celle du lecteur qui cela dit, n’en a peut-être pas. Non, le lecteur ne cherche pas à comprendre. Il y a soit celui qui semble avoir compris, qui par exemple, glisse les deux rapports n° 14 et 15 du 17 et 23 juillet 1919 avant le n°16 (ordre croissant donc) sans avoir remarqué que les rapports allaient décroissant, c'est-à-dire du n°112 au n°1 par exemple, du plus récent au plus ancien en fait. Soit il y a celui qui ne cherche même pas à comprendre puisqu’il n’en a rien à f……, et ces deux documents, il préfère les remettre sur le dessus de la pile, il referme le dossier, le carton, merci, au revoir, avec le sourire c’est pire.


En somme, ça nous donne des dossiers classés anarchiquement ou tout simplement, déclassés. De ce constat naît un paradoxe. Si l’on classe ces archives, c’est pour qu’elles soient communicables, exploitables, lues, traitées, etc. Sinon, pourquoi les classer ? Pourquoi les communiquer ? J’avoue que mon raisonnement s’approche d’un sophisme à l’envers du style le lecteur déclasse, or tu es un lecteur, donc tous les lecteurs déclassent. Mais quand on s’agace, tout seul, face à un fonds de plus de 200 cartons, on a besoin d’avoir un « souffre douleur ». Alors on en idéalise un, typique, et il nous terrorise.

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