jeudi 8 septembre 2011

Entre "tiens" et "tenez"

Chapitre 2

Donc mon premier entretien en banlieue parisienne a commencé en province, de la où je partais pour arriver sur Paris à presque 13h pour un entretien à 14h20. Première difficulté, mes bagages : ordinateur portable, porte-documents et petite valtouse pour quelques jours. Tout ça sans roulettes avec ma belle et nouvelle veste, m….. mais j’ai chaud ! Dès qu’il fallait marcher j’avais chaud, de chez moi à la gare, de la gare à mon rendez-vous avec un parent pour lui laisser mon « fret », de mon rendez-vous à mon entretien, m….. mais j’ai chaud p….ain ! Mais c’est ou ? Arf, mon plan est à l’envers, ah c’est là…pfff gauche ? Droite ? Gauche ! Ouf c’est là !

Bien sûr j’oublie de noter dans mon agenda le numéro du bureau auquel j’étais convié, la secrétaire silencieuse me propose de m’assoir dans un fauteuil en attendant mon tour (on est plusieurs donc…oui en même temps). Un fauteuil ? Mais c’est quoi ce truc dans lequel j’m’enfonce ? Y’a pas de clim ici ? Bon tant pis pour la veste je l’enlève ! Bon tant pis pour le fauteuil je me lève ! Entre temps, j’avais réussi à demander à un ami d’aller sur ma boite mail pour me donner le numéro du fameux bureau et en tournant un peu la tête, ah tiens je suis en face, j’attends.

La porte s’ouvre, je pense tellement à rien que je ne sais même plus si la personne qui me précédait était un homme ou une femme, peu importe, le jeune directeur du service se présente et me sert la main. Ça y’est, j’suis mal à l’aise (et j’ai toujours chaud).

Je m’installe après avoir serré la main aux trois personnes et m’être présenté trois fois (pour rien). Très bien huilé, le mécanisme de l’entretien typique s’enclenche et ces trois personnes se présentent l’une après l’autre alors que je n’ai pas le temps de sortir de quoi noter, tant pis, j’acquiesce avec un sourire à chaque intervention : un tel est…tiens je ne sais plus, un autre est directeur du service et une telle est responsable des ressources humaines.

A moi…je sens quelques gouttes couler sous mes cheveux et c’est à cet instant que je décide de me lancer, je raconte mon parcours tout en me disant que c’est débile de paraphraser son cv et d’ailleurs je le dit «…oui donc comme je le présente dans mon cv… » quel con. Ensuite, je dois expliquer pourquoi moi, pourquoi je suis fait pour ce poste, bref, je me vends et pas trop mal même si j’ai la forte impression de ne pas trouver mes mots et de répéter toujours les mêmes. Tout ça en tentant de capter l’attention de mon jury par des regards furtifs et en tentant subtilement de me gratter là ou la sueur coule.

Ils notent des choses, acquiescent de la tête, dans le fond je ne sais pas si c’est bon signe ou pas et j’ai terminé. C’est la que chacun pose sa question, je galère... : « Vous pensez trouver quoi comme archives ici ? », « Quels sont les autres établissements qui proposent le même type de documents ? », « qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans ce poste ? »…

A mon tour, je sors un papier sur lequel j’avais griffonné des questions dans le train, date de prise du poste, les horaires, l’encadrement, le concours…questions basiques mais je note ce que l’on me dit (oui j’ai finalement réussi à sortir mon petit calepin) et enfin le salaire : « oui j’avais une dernière question, j’ai du mal à savoir à quoi correspond réellement un salaire de catégorie B ? » demandais-je entre la gêne et un sourire.

Et c’est la RH qui, entre la gêne et la gêne s’est chargée de me répondre :
« On a du vous le dire lorsque l’on vous a contacté par téléphone »
« Non, je ne m’en souviens pas »
« Alors, c’est environ aux alentours de …1100 euros »
Souriant d’une couleur fortement jaunâtre
« Ah d’accord, merci !...bien… »

Fin de l’entretien, « on vous tient au courant la semaine prochaine ».

Je sers la main aux deux personnes restantes l’autre étant partie au toilette et je glisse alors d'un air complice un "bien alors j'attend votre appel" (re quel con). Je sors, je n’ai plus chaud, je souris même en me demandant si l’on ne vient pas de se foutre de moi.

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